Pension complète
grandes, hautes, gaies, très propres. Leur prix varie de 3 à 5 francs par jour et s'élève en pleine saison
Pour les « étrangers » qui veulent bénéficier d'un repos complet, les guides recommandent de descendre à l'hôtel. Dans un article publié en 1900 dans la Gazette des bains de mer sous la plume d'A. Goulaïeff, il est précisé que les chambres des hôtels royannais sont toutes « grandes, hautes, gaies, très propres. Leur prix varie de 3 à 5 francs par jour et s'élève en pleine saison ». Logiquement les chambres avec vue sur mer sont les plus chères. Il ajoute que l'on peut bénéficier d'une « pension complète, selon la chambre, pour 9 à 10 francs par jour ». Ce prix englobe « le café, le matin ; un déjeuner de cinq plats, à midi ; un dîner de six plats, le soir, et le vin à discrétion. »
L'hôtellerie pionnière
Au XIXe siècle, Pontaillac possède deux hôtels : celui que tient Monsieur Labourdette, bâti à l'emplacement de l'une des premières maisons de la façade de Verthamon, et l'hôtel de l'Europe, aménagé dans l'ancienne villa de Jean Lacaze. Une publicité parue dans un guide des années 1870 apprend que l'hôtel Labourdette, « tout nouvellement construit », ne laisse rien à désirer.
Pension complète
Réputé pour sa bonne tenue, il offre « un salon de réception avec piano » ainsi que « différents ouvrages de littérature et des journaux » à disposition des clients. Pour sa part, l'hôtel de l'Europe propose « trente chambres fraîchement décorées » ou des « appartements...somptueux et grandioses », avec vue « sur la campagne, la mer et les rochers ». Pourvu de « superbes écuries et remises », l'établissement possède en outre un omnibus allant chercher « les voyageurs aussitôt arrivés des bateaux à vapeurs » reliant Bordeaux à Royan, ou qui est mis à la disposition de la clientèle « pour les soirées du casino ».
Le temps des liftiers et des garçons d'étage
Avant la grande campagne de remaniements qui transforme, en 1927, l'ancien hôtel de l'Europe - devenu l'hôtel du Golf - en petit palace où grouillent liftiers et garçons d'hôtel, le parc hôtelier de Pontaillac se modernise. Inauguré en 1910, l'hôtel de la Plage propose des chambres très confortables ainsi qu'un service d'automobiles inspiré des anciens omnibus, pour emmener les clients à la gare ou en promenade. Trois ans plus tard, l'hôtel Miramar ouvre ses portes. Doté de chambres avec salle de bains et eau chaude, il offre à sa clientèle « une cuisine soignée » ainsi qu'une « excellente cave ». Pour gagner des parts de marché, l'établissement se lance dans une opération de promotion inégalée à Pontaillac, en éditant nombre de cartes postales montrant sous leur meilleur jour les pièces de réception ; cartes qui sont devenues de précieux témoignages d'un mode de vie aujourd'hui révolu !
Des garages de l'hôtel Miramar au Musée de Royan
Beaucoup de royannais savent que le Musée de Royan est aujourd'hui installé dans l'ancien marché de Pontaillac, qu'ils ont pu fréquenter de 1958 à 1999. Mais la plupart ignore qu'avant d'être un marché, ce lieu accueillait les garages de l'hôtel Miramar ! Une allée, aujourd'hui couverte de verrières, séparait une série de boxes, réservés aux voitures des clients de l'hôtel. Les employés vivaient dans des appartements aménagés au-dessus des garages. Ces garages ont été réquisitionnés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Juste après la guerre, un marché s'y est installé, et, en 1958, un nouveau bâtiment dessiné par l'architecte Basalo est inauguré.
En savoir plus : La Saga des Bains de Mer de Guy Binot aux Éditions Bonne Anse.