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Office de tourisme communautaire Royan Atlantique - © Royan Atlantique

Émile Zola, écrivain, né en 1840 Les célébrités et leurs résidences

Trois séjours de farniente à Royan et dans la presqu'île d'Arvert pour ce bourreau de travail, travailleur forcené, qui se plaisait à penser qu'une journée sans écrire était une journée perdue...

Lieux de résidence

Aux villas La Guadeloupe, Les Œillets et Le Paradou, au Chalet Albert... et à Arvert, à la Grève à Duret.
La villa Les Œillets est remplacée, aujourd'hui, par la villa Les Avions, au 52 boulevard Garnier. Le Chalet Albert est rebaptisé Le Rêve, au 58 boulevard Garnier. Le Paradou a disparu, car ce que les bombes avaient épargné, les promoteurs en sont venus à bout en 1978... Il est remplacé par un immeuble qui s'appelle... Le Paradou ! Quant à la Grève à Duret, elle est toujours là et vous pouvez, comme Zola, y déguster des huîtres à la Cabane du capitaine !
Le Paradou, un jardin immense, des bois, des prairies, des vergers, des parterres, et des fontaines, et des ruisseaux qui se jetaient dans la Viorne... Un jardin abandonné depuis un siècle, le jardin de la Belle au Bois dormant, où la nature était redevenue souveraine... Et, tu le vois, ils l'ont déboisé, défriché, nivelé, pour le diviser en lots et le vendre aux enchères. Les sources elles-mêmes se sont taries, il n'y a plus, là-bas, que ce marais empoisonné... Ah ! quand je passe par ici, c'est un grand crève-cœur !

Le Paradou tel que le décrit le Docteur Pascal, un des personnages clé de la série de livres des Rougon-Macquart de Zola.

Le Paradou à Royan / Visuel : D.R.
Le Paradou à Royan
Dans La Faute de l'Abbé Mouret c'est dans cette maison qu'il fait vivre les amours illicites de ce prêtre avec Albine. Et c'est en souvenir de cette grande réussite littéraire que Charpentier, éditeur de Zola, fait construire, dans le Parc à Royan, le magnifique chalet du Paradou.
En 1880, la « Société foncière du Parc de Royan », après avoir racheté les terrains à la Ville, lotit le Parc. Elle veut en faire « une ville d'été où la chaleur est tempérée par l'action réfrigérante de la végétation, mais, aussi, une ville d'hiver que ses collines élevées (les dunes) mettent à l'abri des tempêtes... » Dès la mise en vente des lots, Georges Charpentier se porte acquéreur de la parcelle n°10, mais qui sera, ultérieurement, échangée contre la parcelle n°19 de près de 2 500 m2, face à la Grande Conche, à l'angle de l'avenue Garnier qui deviendra l'avenue Zola et il y fait construire Le Paradou. Mais à l'été 1886, le chalet n'est pas terminé. Les Charpentier vont donc louer non loin de là, une grande villa La Guadeloupe.
Zola et son épouse y passeront quelques jours en septembre. Quelques jours peut-être un peu trop agités car l'année suivante, Zola rechigne à revenir « craignant l'agitation ». Il envisage plutôt de louer au Bureau, à Saint-Palais-sur-Mer. Il écrit, le 16 juillet, à Madame Charpentier :

Imaginez-vous que j'ai déjà reçu trois lettres, adressées à Royan, renvoyées à Médan, dans lesquelles on me demande audience. On me croit libre. On m'y persécute déjà, sans que j'y sois. Je suis flatté, mais terrifié. Que sera-ce, si je m'y installe réellement : on m'assommera, on viendra me voir prendre mon bain, et vous savez combien peu j'aime à payer de ma personne. Bref, je préfère le Bureau, votre présence seule me déciderait pour Royan ce qui n'est donc qu'une question de voiture, car je me promets de tomber chez vous à toutes les heures du jour et de la nuit. Nous sillonnerons les routes.

Emile Zola à Madame Charpentier, le 16 juillet 1887.

Finalement, Zola loue le Chalet Albert, non loin du Paradou. Il arrive avec Madame Zola, le jeudi 1er septembre 1887. Trois domestiques les accompagnent. Ils resteront à Royan jusqu'au 10 octobre.

Le Chalet ALlbert / Visuel : D.R.
Le Chalet ALlbert
En août 1888, l'écrivain et son épouse reviennent à Royan pour six semaines. Ils sont, de nouveau, accompagnés par trois domestiques dont une lingère Jeanne Rozerot. Ils s'installent cette fois-ci dans la villa Les Œillets.
Villa Les Avions, au 52 Boulevard Garnier. Elle s'appelait Les Œillets, quand Emile Zola y est venu passer ses vacances en août 1888, pour six semaines.. / Visuel : D.R.
Villa Les Avions, au 52 Boulevard Garnier. Elle s'appelait Les Œillets, quand Emile Zola y est venu passer ses vacances en août 1888, pour six semaines..
Les réjouissances se succèdent au Paradou. Georges Charpentier aiment inviter toutes les célébrités parisiennes. Le 31 août, Émile Zola écrit, de Royan, à un ami : « C'est une fête perpétuelle. Le Paradou est toujours la maison gaie et hospitalière que vous connaissez. » Pendant ces vacances, de nombreuses excursions sont organisées, où l'on retrouve, autour de Zola, la famille Charpentier et Théodore Duret, grand amateur d'art, lui-même collectionneur averti, qui avait fait la connaissance de Zola par l'intermédiaire de Manet, en 1866. Au cours d'une de ces grandes balades, ils iront tous jusqu'à un endroit appelé la Grève à Duret, sur la presqu'île d'Arvert, sur la Seudre, juste au niveau d'Arvert. Et l'on passe l'après-midi à déguster des huîtres arrosés d'un verre de vin. Sans femme ni enfant bien sûr !
Zola et ses amis dans le jardin du Paradou / Visuel : D.R.
Zola et ses amis dans le jardin du Paradou
Victor Billaud, l'éditeur royannais, initie Zola à la photographie. À sa mort, en 1902, il laissera plusieurs milliers de clichés. Et cet été-là, Zola tombe amoureux de Jeanne, la lingère venue aider Madame Zola. Il aura deux enfants avec elle, Denise en 1889 et Jacques en 1891... Ces vacances de 1888 sont les dernières que passera Zola à Royan.
Après Zola, il y eut encore de très beaux moments dans cette villa. Sarah Bernhardt y fut reçue quand elle vint interpréter La Dame aux camélias, d'Alexandre Dumas fils, en 1895, mais c'en était presque fini. Le Paradou est bientôt vendu à Mme Testut. Tout le mobilier et la décoration est dispersé aux enchères. Les nouveaux propriétaires, les Bentz ne l'entretiennent pas et c'est pitié de le voir se délabrer... Un promoteur rachète le terrain et en l'espace d'une nuit, sous les coups des bulldozers, Le Paradou disparaît.
Le Paradou avait miraculeusement échappé aux bombardements qui détruisirent Royan, en 1945. L'appétit d'argent des promoteurs, l'indifférence des édiles de l'époque en eurent raison, malgré les efforts de quelques protestataires...

Colette Becker, dans sa préface du livre Zola, Trois étés à Royan de Monique Chartier aux éditions Bonne Anse.

Villa Le Paradou à la veille de sa destruction / Coll. Delmas
Villa Le Paradou à la veille de sa destruction
Coll. Delmas
Les ruines de la villa Le Paradou à Royan / Coll. Delmas
Les ruines de la villa Le Paradou à Royan
Coll. Delmas
Immeuble Le Paradou à Royan / Coll. Delmas
Immeuble Le Paradou à Royan
Coll. Delmas
Visuel : D.R.
Émile Zola
Visuel : D.R.
Émile Zola à Royan
Visuel : D.R.
Zola, trois étés à Royan
Monique Chartier

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