Pierre Dugua de Mons achète le château d'Ardenne
Pierre Dugua de Mons avait perdu dans ses entreprises canadiennes plus d'argent qu'il n'en avait gagné. En 1617, il vendit sa charge de gouverneur de Pons et l'année suivante, il acheta le château d'Ardenne, à Fléac-sur-Seugne, non loin de Pons. Ancienne forteresse du XIIe siècle, la demeure avait, malgré des remaniements, conservé bien des caractères de l'architecture médiévale : douves, murailles étayées de contreforts, poternes à mâchicoulis, pont-levis. En 1627, un an avant sa mort, il compléta le fief en acquérant le Breuil d'Ardenne, constitué de terres et de bois.
Pierre Dugua de Mons reste fidèle à la Nouvelle-France
En 1617, il incita Louis Hébert, un apothicaire parisien recommandé par Champlain, à s'installer à Québec avec sa famille qui sera la première à s'établir en Nouvelle-France et à vivre des produits de la terre. Il tenta en vain d'imposer ses vues à ses nouveaux associés de la Compagnie du Canada - des marchands de Rouen et de Saint-Malo - pour développer le peuplement de la Nouvelle-France.
En 1619, quand Champlain se trouva démis de son commandement de Québec par ces mêmes associés, il se porta à sa défense pour qu'il soit rétabli dans cette fonction et puisse se rendre, dès l'année 1620, à Québec, avec sa femme Hélène Boullé.
Les dernières années
Depuis sa retraite d'Ardenne, de Mons put assister à la reprise des troubles religieux en Saintonge : siège et prise de Saint-Jean-d'Angély en 1621, de Royan en 1622, puis l'année même de sa mort, en 1628, investissement de La Rochelle par les troupes royales. Il lui fut épargné de voir, en 1629, Québec tomber aux mains de corsaires anglais, les frères Kirke. Grâce aux efforts de Champlain, la ville sera restituée à la France en 1632 (traité de Saint-Germain-en-Laye). Pierre Dugua de Mons décéda le 22 février 1628. Son corps fut inhumé dans un petit enclos proche du château, sur lequel aujourd'hui veille un if plusieurs fois centenaire. Une plaque y perpétue pour les visiteurs le souvenir émouvant d'une existence vouée à un projet grandiose, poursuivi avec tant de constance.
De Monts, tu es celui de qui le haut courage A tracé le chemin à un si grand ouvrage : Et pour ce, de ton nom, malgré l'effort des ans, La feuille verdoiera d'un éternel printemps
Marc Lescarbot (Théâtre de Neptune - 1606)