Saint-Jean d'Angély, 1819 - Royan, 1884
Ordonné prêtre en 1842, curé-doyen de Royan de 1858 à sa mort.
Poète à ses heures, cet homme d'esprit et de cœur d'après sa notice nécrologique dans la Revue de Saintonge, n'en était pas moins assez sectaire.
Il prend la direction de la paroisse de Royan au moment où s'y installe une loge maçonnique, ce qu'il n'apprécie guère, aussi rappelle-t-il en chaire à ses paroissiens au début de 1859 certaines bulles papales anciennes qui excommunient les francs maçons d'Italie. Les frères royannais qui ne sont pas concernés par ces bulles en appellent à l'évêque, lequel minimise l'affaire.
Poète à ses heures, cet homme d'esprit et de cœur d'après sa notice nécrologique dans la Revue de Saintonge, n'en était pas moins assez sectaire.
Il prend la direction de la paroisse de Royan au moment où s'y installe une loge maçonnique, ce qu'il n'apprécie guère, aussi rappelle-t-il en chaire à ses paroissiens au début de 1859 certaines bulles papales anciennes qui excommunient les francs maçons d'Italie. Les frères royannais qui ne sont pas concernés par ces bulles en appellent à l'évêque, lequel minimise l'affaire.
L'abbé Mazure refuse que les habitants de Pontaillac aient une église avant Royan, ce qui oblige ceux-ci à se construire une petite chapelle à l'ouest de la conche sur la falaise de Vaux.
C'est lui qui réalise enfin son rêve d'une grande église à Royan même, la première église dans la ville depuis les Guerres de Religion, car depuis ce temps, ses paroissiens devaient aller jusqu'à Saint-Pierre ou se contenter de la petite chapelle des sœurs de l'hôpital.
Cette église ne se fit pas sans de graves difficultés après des dizaines d'années de conflits violents entre partisans de l'emplacement choisi au centre de la ville ou ceux qui préfèrent le Haut-Royan près de Foncillon ou encore un emplacement sur la Conche. L'architecte ayant proposé une église gothique, Pierre Jônain, membre de l'Alliance religieuse universelle, intervient en demandant de choisir le style roman plus conforme à la tradition locale, "en évitant ces clochers prétentieux marques de nos rivalités et de nos vanités". Jônain demande aussi qu'il n'y ait pas trop de cloches, trop bruyantes, et surtout que cette église, ouverte à tous et payée par tous, soit ouverte alternativement à toutes les religions pour adorer un Dieu unique.
L'abbé Mazure n'en tient aucun compte et son église Notre-Dame, est dans le plus pur style néo-gothique avec un imposant clocher ; il qualifie d'ailleurs ce pastiche peu réussi de "chef d'œuvre de goût" dans sa brochure de 18 pages qu'il publie à cette occasion.
C'est lui qui réalise enfin son rêve d'une grande église à Royan même, la première église dans la ville depuis les Guerres de Religion, car depuis ce temps, ses paroissiens devaient aller jusqu'à Saint-Pierre ou se contenter de la petite chapelle des sœurs de l'hôpital.
Cette église ne se fit pas sans de graves difficultés après des dizaines d'années de conflits violents entre partisans de l'emplacement choisi au centre de la ville ou ceux qui préfèrent le Haut-Royan près de Foncillon ou encore un emplacement sur la Conche. L'architecte ayant proposé une église gothique, Pierre Jônain, membre de l'Alliance religieuse universelle, intervient en demandant de choisir le style roman plus conforme à la tradition locale, "en évitant ces clochers prétentieux marques de nos rivalités et de nos vanités". Jônain demande aussi qu'il n'y ait pas trop de cloches, trop bruyantes, et surtout que cette église, ouverte à tous et payée par tous, soit ouverte alternativement à toutes les religions pour adorer un Dieu unique.
L'abbé Mazure n'en tient aucun compte et son église Notre-Dame, est dans le plus pur style néo-gothique avec un imposant clocher ; il qualifie d'ailleurs ce pastiche peu réussi de "chef d'œuvre de goût" dans sa brochure de 18 pages qu'il publie à cette occasion.
Comme l'abbé Mazure aime le faste, à chaque Fête-Dieu il mène à travers Royan une procession solennelle au milieu des rues dont les balcons sont tendus de draps blancs sur lesquels sont piquées de nombreuses roses. Au milieu des chants religieux, des fillettes vêtues de blanc portent des corbeilles pleines de pétales de roses qu'elles sèment sous ses pieds alors qu'il avance lentement, l'ostensoir en main, sous un dais empanaché de plumes blanches, brodé d'or, porté par les personnalités les plus importantes de la paroisse, et derrière lequel viennent l'aumônier des soeurs, le curé de Saint-Pierre, les enfants de chœur puis les paroissiens.
Aussi pour la consécration de l'église Notre-Dame, les 30 et 31 juillet 1878, l'abbé Mazure se retrouve entouré de cinq évêques, d'un archevêque, du cardinal doyen d'âge du Sacré Collège, d'un vice-président du Conseil des Ministres et des édiles royannais. Plus de 10.000 personnes assistent aux fêtes grandioses avec fanfare, embrasement de la Grande Conche, retraite aux flambeaux et feu d'artifice. Cependant la cohabitation reste conflictuelle entre protestants et catholiques comme le prouve une brochure de l'abbé Mazure sur sa nouvelle église, où il déclare à l'adresse des enfants de la paroisse:
Il est tout à fait inutile de vous dire en quoi les protestants diffèrent des catholiques. Ils diffèrent en tout. Plaignez ceux que vous connaissez.
Il n'apprécie pas non plus que des catholiques travaillent pour des familles protestantes, ou l'inverse, ce qui a amené une démarcation très nette entre les deux communautés religieuses tant qu'il est en charge de la paroisse. Ses dernières années sont assombries par un scandale avec les frasques galantes d'un de ses vicaires, ce qui permet au journal très engagé Le Patriote Royannais de déclencher une virulente campagne anti-cléricale.
Abbé E. Mazure - La nouvelle église de Royan - Royan - Billaud, 1878
E. Lehucher-Chevalier - Où sont les neiges d'antan - Niort, 1948
Revue de Saintonge, T. 5, juillet 1884-octobre 1885 - Paris, 1885
Abbé E. Mazure - La nouvelle église de Royan - Royan - Billaud, 1878
E. Lehucher-Chevalier - Où sont les neiges d'antan - Niort, 1948
Revue de Saintonge, T. 5, juillet 1884-octobre 1885 - Paris, 1885